Popo Lanploua’s Bizarre Adventure

No-Xice©#24 Tous des pôvroux !

Le fanzine 32 pages N&B, couverture couleur

Popo Lanploua’s Bizarre Adventure

Flash-info ! Depuis la triomphale découverte du One Piece par Luffy au chapeau de paille, l’équipage du Merry n’a fait que confirmer sa position de leader, vampirisant toute l’audience des autres mangas. Lobotomisés par le quatuor One Piece/Dragon Quest/Monster Hunter/AKB48, les Japonais ont délaissé toute autre forme de divertissement, pour le plus grand malheur des autres héros nippons !

– Alors, M. Naru… Naro… Nar…

– Euh… C’est Naruto madame, répondit l’intéressé d’un air gêné.

– Oui, très bien, on s’en fiche, le coupa-t-elle d’un ton sec. Vu votre gueule, on fera un CV anonyme de toute façon. Aucune chance sinon que quelqu’un daigne embaucher un machin orange dans votre genre. C’est votre première visite chez nous M. Norauto ?

Le jeune ninja commença à la dévisager d’un air gêné, se tortillant sur la chaise du bureau. Il entendait des cris venant des salles à côté. Kurosaki Ichigo passa en gueulant devant la porte vitrée de la salle en hurlant.
– Réductions budgétaires qu’ils disaient ! Fichus richoux de la Soul Society  ! Ça pour payer des implants mammaires à leurs capitaines il y a de la thune, mais quand il s’agit d’embaucher des jeunes shinigamis débutants, que dalle  !

Naruto sentit une goutte de sueur perler le long de son dos. Il se remémora l’instant douloureux ou il avait dû vendre son Kyûbi pour une bouchée de pain au mont de piété local pour pouvoir rembourser ses dettes. L’autre avait tiré la gueule quand il avait appris qu’il finirait probablement sa carrière dans la pokéball d’un gosse de riche.

– M. Normanto, alors ? s’impatienta la conseillère.

– Éh bien, mon dessinateur a fait faillite récemment, et je me suis retrouvé sans emploi. Vous comprenez, la crise, le scantrad, les anges de la télé-réalité, tout ça tout ça quoi. Dans le meilleur des cas, quand les gens lisent encore du manga, c’est en plus de façon non conventionnelle alors…

– Bon, catégorie socio-professionnelle, on va mettre Marsouin, ça vous va ?

– Euh…

– Et donc, qu’avez-vous déjà eu comme expérience professionnelle, M. Narango ?

– Récemment, j’avais un petit taff dans un restaurant. On appréciait ma capacité à me passer d’un mixer grâce à mon Rasengan, et surtout mes délicieuses nouilles ! Mais ça n’a pas duré, mon restaurant a fermé et je me suis retrouvé à la rue… Par le passé, éh bien, j’ai travaillé un temps en tant qu’Hokagay, mais mon village a fait faillite, dû à une OPA sur les cours du saké. J’ai essayé de compenser en injectant de l’argent sale issu des films de bouliche que je tournais alors avec Sasukay, mais ça n’a pas suffit.

– Ok, je ne comprends pas tout, donc on va mettre « Producteur de films pornographiques », ça vous va ?

– Si vous voulez…

– Bon, on va regarder ce qu’il nous reste comme offre. Alors alors…

– Si vous pouviez éviter tout ce qui est hentai, je me sens déjà suffisamment sale. Et ne mettez pas ça sur le compte du fait que je dorme dans des poubelles, hein !

– Éh bien, mon ordinateur me confirme sans équivoque… qu’il n’y a pas d’emploi pour vous ! Vous l’avez donc bien profond M. Noritolo ! En même temps, vous devez être habitué à ça, non ?

Naruto se mit à fondre en larmes devant la conseillère, fort de ses années d’expérience à chialer pour un oui ou un non, pour montrer amicalement son amitié amicale à ses « amispourlavie ».

– Mais je suis vraiment désespéré vous savez, si je voulais, je pourrais mettre fin à mes jours, là, tout de suite, genre harakirikiri et tout le tralala !

– Trolololo… marmonna la conseillère avec un large sourire de psychopathe.

Elle releva ses lunettes, reprenant alors un air distrait.

– La semaine dernière, Natsu de Fairy Tail, arrivé en fin de droits, s’est immolé par le feu devant notre porte d’entrée, donc pour ce que ça nous fait… Veillez juste à ne pas mettre de chakra partout, ça part difficilement, même avec de la javel.

– …

Un silence pesant s’était installé dans la pièce. Une autre porte claqua brusquement, et là, ce fut Piccolo de Dragon Ball qui désintégra un conseiller de passage d’un tir de makankosappo bien placé.

– Travailleur immigré qu’ils disent ! On aime pas les gens de couleur verte qu’ils disent ! Je t’en foutrais moi du travailleur immigré, putain de discrimination à l’embauche ! Déjà que personne ne me répond habituellement parce qu’à la lecture de mon CV, tout le monde croit que je suis alcoolique alors… Dire que j’ai sauvé la Terre à de nombreuses reprises ! M’en vais retourner à mon ancien job de super-vilain tiens ! hurla-t-il en sortant de l’agence.

Soudain, la conseillère eut un éclair de génie en tapotant nonchalamment sur les touches de son clavier. Face à ces décérébrés de héros de shônens, tout n’était au fond qu’une question de présentation… Elle regarda alors Naruto d’un sourire triomphant.

– Sinon je peux faire quelque chose de très utile pour vous : je vais vous inscrire dans une formation de recherche d’emploi !

Naruto eut l’air intrigué et pas convaincu sur le coup.

– Là, on saura vous orienter dans la bonne direction : vu qu’il n’y aura toujours pas de travail, au moins, vous tournerez en rond dans un sens que VOUS aurez choisi ! Imaginez ! Là, vous apprendrez les techniques de la lettre de motivation Shaolin, connaîtrez ce qu’il faut sur l’histoire des sept CV de légende, pourrez vous entraîner contre de grands maîtres d’art martiaux dans d’épiques entretiens d’embauche !

Les yeux de Naruto se mirent alors à briller lorsqu’il réalisa les propriétés shonéniques de la chose qu’il avait pris tout d’abord pour une terrible fatalité.

– M… Merci Madame, lui répondit le jeune ninja en saisissant la feuille de bilan que lui tendit alors la conseillère.

Tout content de ne pas ainsi devoir mendier pour acheter son prochain rouleau de pécu, Naruto sortit de l’agence pour l’emploi le sourire aux lèvres. Le soleil brillait, l’avenir était radieux. Sa poubelle favorite, qu’il avait tagué du symbole de Konoha l’attendait.

Il avait enfin trouvé son nouveau but dans la vie : il deviendrait le plus grand chercheur d’emploi au monde !