Cet article est paru dans le fanzine No-Xice©#15 CLAMP.
Première parution du fanzine : 2 juillet 2009.
Le Fanzine No-Xice© est un magazine rédactionnel thématique avec comme ligne éditoriale de faire passer de l’information au travers d’articles au ton satyrique et décalé. Fanzine de 32 pages, N&B, couverture couleur. Les exemplaires épuisés vous sont proposés en version PDF à tarif réduit.
Les crossovers CLAMPiens
« Fuuuusion ! »
Vous ne vous êtes jamais demandé ce que donnerait une fusion de Sakura avec Mokona ? Où bien celle de l’héroïne de J’aime ce que j’aime avec Ambre de Wish (toi aussi, aujourd’hui : vis ma vie de super-niaise !) ? Essayons de voir ensemble ce que donneraient ces fusions et… Hein ? Queûûûûwaaa ? Un article sur les crossovers dans l’univers de CLAMP ? Grumble… Zut, je préfère les fusions, c’est plus marrant… Mais bon… Effectivement, le sujet mérite lui aussi d’être approfondi, c’est pour ça que nous ne verrons que les deux plus « gros » crossovers réalisés par les CLAMP. Pour conclure, on pourra dire tout de même que les CLAMP avec leurs dernières œuvres ont dépassé le stade du crossover, pour atteindre celui de la fusion (on y revient donc) !
Personnages, univers et temporalité
Pour commencer, il faut situer un peu le contexte et les protagonistes. La majeure partie du temps, les histoires de CLAMP se déroulent à Tokyô, dans une époque contemporaine ; c’est-à-dire la nôtre. Les héros ou héroïnes sont souvent soit des écoliers, soit des collégiens, soit des lycéens, mais tous ont en commun qu’ils viennent de la planète Végéta et sont des saiyens (*PAF !* « Pardooooon !!! Je déconnais ! »).
Les CLAMP utilisent également beaucoup les voyages dimensionnels ; le concept des mondes parallèles. À partir de là, beaucoup, et même, tout devient possible, et elles ne s’en sont pas privées ! Était-ce prévu dès le début de leur collaboration ? Nul ne le sait, sauf elles évidemment…
Le premier crossover
Le premier crossover plus qu’évident, le début de tout pour le grand public (car il est probable que les CLAMP aient déjà fait des crossovers quand elles paraissaient en doujinshi…) est sans aucun doute Tokyô Babylone et X. On peut tout de même pousser le vice plus loin en comparant des séries comme Clamp School Detective ou Dukalyon pour s’apercevoir qu’elles se déroulent elles aussi dans le même univers, mais bon, comme je ne suis pas quelqu’un de vicieux…
Bref ! Tokyô Babylone, paru en 1991 raconte l’histoire de Subaru (le paysan – excusez-moi pour cette private joke), jeune homme aux pouvoirs mystérieux (médium et exorciste qu’ils disent, mais la vérité est ailleurs). L’histoire est sombre, fataliste, nous sommes en plein cœur de la première « époque » des CLAMP (cf. article Style, période, changement, puberté – « CLAMP » devient « CRAMPE » !). Avec cette histoire, les CLAMP portent un œil critique sur la société moderne, notamment sur les grandes villes. La série s’achève en 1994, soit trois ans plus tard.
En 1992, les CLAMP lancent un de leur plus grand succès : X. Je ne vous refais pas l’histoire de X, vous chercherez sur internet, mais au niveau du contexte, l’ambiance est la même que dans Tokyô Babylone… Et au plus grand plaisir des fans, Subaru, héros de Tokyô Labidoche réapparaît aux côtés de Kamui, et se révèle être un des dragons du ciel ! Il n’était donc pas un simple mendiant et exhibitionniste… Euh, médium et exorciste ! Seichirô, l’ennemi/amant de Subaru réapparaît également, mais aux côtés des Dragons du compost lui…
Plus qu’un crossover dans ce cas-là, il s’agit plutôt d’une « absorption » de l’univers de Tokyô Babylone par l’univers de X. À l’heure actuelle, X est en stand-by au tome 18 ; la série est prévue pour faire 21 volumes (mais ne rêvez pas : vous ne verrez jamais la fin !).
Le gros bordel
Manga publié par la Kôdansha en 1993, Tsubasa -RESERVoir CHRoNiCLE- est un gros melting-pot qui reprend en personnages principaux Shao l’âne et sac Hourra ! de la série Card Captor Sakura.
C’est dans ce manga qu’apparaît le concept des voyages dimensionnels, permettant aux CLAMP de faire voyager les nouveaux héros et de faire rencontrer presque tous les personnages de leurs différentes séries. À cela près que ces personnages ne réapparaissent pas forcément dans leur rôle d’origine, mais conservent leur caractère et, à partir de la deuxième période du studio (cf. article Style, période, changement, puberté – « CLAMP » devient « CRAMPE » ! encore) leur contexte. À une petite nuance près cependant : même si leur bagage personnel est sombre pour certains, il l’est toujours moins que dans leur histoire d’origine (par exemple, Kamui).
On ne peut même plus vraiment parler de crossover dans ce cas, car dans cette logique, toutes les histoires écrites par CLAMP avant ne sont que des réalités alternatives par rapport au scénario de Tsubasa -RESERVoir CHRoNiCLE-.
On retrouve également le même schéma qu’à l’époque de Tokyô Laly-Bonne et X avec Tsubasa -RESERVoir CHRoNiCLE- et xxxHOLiC : Yûko, la sorcière des dimensions, apparaît comme un personnage secondaire important dans Tsubasa -RESERVoir CHRoNiCLE-, mais est également héroïne de son propre manga au ton plus léger dans xxxHOLiC.
Le manga Tsubasa -RESERVoir CHRoNiCLE- prend beaucoup plus d’intérêt si l’on connaît les personnages des autres séries ; où plutôt, c’est assez plaisant de retrouver des vieux héros d’autres mangas. Cependant, avec Tsubasa -RESERVoir CHRoNiCLE-, il est peu probable que CLAMP nous refasse une série avec autant de mélange !
Le cas Mokona
Le personnage récurrent (et énervant) du studio CLAMP est apparu en 1994, dans le manga Magic Knight Rayheart et est devenu depuis la mascotte attitrée du studio. Dans Magic (Mickaël) Knight Rayheart, on voit apparaître pour la toute première fois un mokona blanc. Bien des années plus tard, le mokona blanc réapparaît dans Tsubasa -RESERVoir CHRoNiCLE- et dans xxxHOLiC, on voit un mokona noir ! Il semble donc plausible de voir un jour des mokonas jaunes, des mokonas rouges, des mokonas à rayures, des mokonas rouges et jaunes à petits pois, des mokonars, etc etc…
Mokona, dans Magic Knight Rayheart, est présenté comme un dieu créateur, et est rabaissé au rang d’animal domestique par la suite (et en simple gibier par No-Xice©) ; mais le fait qu’il puisse voyager dans les dimensions fait qu’il risque sans doute de revenir dans d’autres séries… Et puis, c’est tout de même devenu une figure emblématique représentant le studio CLAMP, et peut-être même le seul qui a réussi à « crossoverer » avec la réalité par le biais des goodies, peluches, saucisses, sac à patates, mechoui…
Conclusion
Quand on retrace une grande arborescence des protagonistes, on s’aperçoit que seuls quelques mangas sont pour l’instant exclus de ces crossovers (mais ils ont le temps d’arriver…) : Celui que j’aime, Lawful Drug, Wish, Shiraime Syo et J’aime ce que j’aime. Les CLAMP ne sont pas les premières à avoir fait des crossovers avec leurs séries, mais jamais ces autres auteurs n’avaient poussé aussi loin le vice (les CLAMP sont donc vicieuses, contrairement à moi…). Pour rester dans le ton du sujet, j’ai décidé de faire un crossover de ma conclusion avec mon introduction ! Veuillez donc relire toute l’introduction pour connaître la conclusion !