L’histoire du Japon a quelque chose d’irrésistible pour l’otaku occidental. C’est simple, tout y est exotique pour lui : les mœurs sociales écrasantes, les tenues vestimentaires, la bouffe, le bushido et les samuraï, les ninjas et autres shinobi, les yōkai hideux, le thé pour aller pisser et le saké pour aller se beurrer. Sans parler des maid-café et autres love-hotels qui détonnent autant qu’une lapidation de femme infidèle chez les Saoudiens (très exotique ça aussi). Mais paradoxalement si ce genre de public est tout acquis aux charmes de l’archipel des mecs qui ont inventé la douche de sperme (exotique on vous dit), il ne s’intéresse que très peu à l’histoire contemporaine du pays, et ce alors que la crème des historiens révisionistes, hommes politiques japonais d’extrême droite et auteurs de mangas au chômage technique depuis 3 ans trop heureux de pouvoir faire autre chose que de fouiller les poubelles ont redoublé d’efforts au cours de ces dernières années pour nous montrer sous un autre jour l’épopée japonaise des années 40, et qu’il est étonnant de voir les voisins Coréens et Chinois garder une rancœur tenace pour des gamineries de second ordre ayant accompagné l’arrivée civilisatrice des troupes Impériales Japonaises. LES INGRATS !
Entre deux mangas au goût douteux traitant de l’histoire des courageux pilotes de l’aéronavale Impériale (comme dans 103 e escadrille de chasse), la machine à larmes qu’est le Tombeau des Lucioles, ou le récit poignant de Gen d’Hiroshima, pourquoi continuer à faire la tronche ? Quoi Nankin ? On s’en tamponne les couilles de tanuki avec un onigiri de ton Nankin, là on parle de choses émouvantes, bordel. De quoi il s’agissait déjà à Nankin ? Ah. Oui, oh, pas si dramati… Ah. AAAH. Bon bah là, effectivement il va falloir innover un peu les gars. On glose que ce n’est pas pour rien que la littérature manga reste plutôt stérile concernant les combats qui se sont déroulés en Chine, alors que le gros de l’infanterie Impériale Japonaise était fixée sur ce front terrestre durant toute la guerre (en fait de 1938 à 1945).
Laissons-nous aller à un exercice de style, un résumé façon shônen dans la catégorie manga à harem, sous-catégorie Love Hina. Donc on se retrouve avec Keitaro Urashima, 18 ans, puceau de première classe, avec d’ailleurs le même rang militaire au sein d’un peloton de ploucs du Kansai faisant partie de la 10e Armée Impériale Japonaise. Le bougre s’est retrouvé là parce qu’il était trop con pour réussir ses examens d’entrée à Todai, objectif qu’il s’était d’ailleurs fixé suite à une nuit d’ivresse et un abus manifeste de substances psychotropes, alors qu’il avait 10 ans. Il aurait promis à une gamine de son âge dont il était amoureux (enfin un truc à la koi no yokan auquel seul un otaku bien dégueulasse peut croire) qu’il la retrouverait à l’université, et qu’ils seraient heureux, blablabla… La réalité est, elle, bien moins prosaïque : en fait Keitaro accompagnait son père au onsen avec happy hour à oilpé bordel local, dont la spécialité était un alcool frelaté à base de riz et d’hortensia, mais qui ce soir-là tapait un peu plus que d’hab’. Le garçon, abandonné dans un coin par son paternel parti compléter sa collection de MST, se serait gouré de verre à un moment de la soirée, et aurait fini par déclarer sa flamme à une kogaru de l’époque qui devait faire dans le quintal et dont le délicat attribut féminin évoquait selon la légende un cou de dindon bien gras et bien rouge. Vous pouvez aller vomir, je ne suis moi-même pas certain d’avoir voulu écrire ça. Bof. GLOUGLOUGLOU HAHA-euh, pardon.
Toujours est-il que ce jeune idiot se retrouvait propulsé sur le continent, en Chine, avec plusieurs centaines de milliers de ses compatriotes, à foutre une branlée à ces idiots de bataves de Chinois. Sauf que ces cons de l’État-Major Impérial n’avaient pas anticipé que s’attaquer à la Chine, c’était un peu comme donner un coup de pieds dans un terrier de Zerg, le rush n’est jamais bien loin. Les fiers soldats Japonais se sont rapidement trouvés embourbés dans un mélange de ruines et de purée de viande humaine faisandée : c’est la Chine, on fait tout en grand là-bas, les famines, les guerres, les empires, que du gigantisme. Donc, malgré une incompétence crasse de la part des officiers Chinois, à un moment donné, l’armée Japonaise s’est mise à caler violemment, la montagne de cadavres à gravir étant interminable. Keitaro, comme les autres, en avait gros sur le sushi : les morts commençaient à s’accumuler notamment à cause d’un service sanitaire et d’une hygiène déplorable (les douches de spermes, ça n’aide pas hein), qui plombaient l’ambiance au sein de la troupe lorsque la moindre écharde survenait ( « ??! Première classe Hishida, vous saignez du pouce ! Section, BUKKAKE ! BANZAI ! »). C’est probablement dans ces baraquements sordides que sont nés les premiers hentaï de haute voltige. Une énième bataille arriva, celle qu’ils croyaient être la dernière, la bataille de Nankin, capitale de la Chine de Tchang Kaï-chek. Nouvelle branlée pour l’armée Chinoise, bien que cette dernière ait réussi à infliger un nombre significatif de pertes aux Japonais, Nankin est finalement prise en février 1938.
Et puis là, les Japonais décidèrent de faire une grosse jaille. S’ils restaient des puceaux au sein de la 10è armée avant Nankin, les historiens sont tous d’accord pour dire que, statistiquement, l’ensemble des soldats japonais, à la sortie de la ville, avaient chacun au moins violé une femme, une petite fille, un homme, un chien, un âne, un bambou, et au moins deux trucs non identifiés (une chaise, un bout de cadavre déchiré par un obus, une bouteille, un autre japonais, mystère…). Keitaro, lui, commença par ce qu’il trouva, c’est-à-dire une vieille maquerelle aux ongles crochus qui n’avait pas compris que désormais elle aussi faisait partie de la marchandise. Pas super fier de son tableau de chasse, il poursuivi sa visite du bordel en ruine. Ne sachant comment désigner les Chinoises qui se retrouvaient au milieu de cet enfer cette semaine un peu folichonne, et ayant perdu compte des choses locales dans lesquelles il pouvait planter popol, Keitaro nomma arbitrairement avec des prénoms japonais ses superbes conquêtes. Il se gardera bien par la suite de préciser qu’il ne put se rabattre que sur les cadavres qui trainaient dans les rues, parce que Keitaro ça reste quand même un peu Joe la fiotte.
Bon je vais m’arrêter parce que mon imagination me fait un peu paniquer. D’ailleurs, Même avec un idiot fini comme Keitaro Urashima et tous les plans pantsu/ecchi de la création, les crimes japonais tombent dans la même ligue que ceux des Allemands ou des Russes durant la Seconde Guerre Mondiale, et restent bien loin devant ceux des Américains et autres Alliés. C’est d’ailleurs là qu’on voit l’influence des cultures sur les capacités de résiliences, 75 ans après les évènements :
- Les Allemands se flagellent toujours le dos et les burnes pour se repentir quand on leur en parle (assez marrant, à essayer), entre 2 des 16 collations journalières à base de saucisse.
- Les Russes se noient dans la Vodka et le trolling de haute voltige en jouant à Dota2, accroupis au milieu du garage familial entre la vieille Moskvitch 408 de pépé et un portrait de Poutine chevauchant un ours.
- Les Japonais font la queue par milliers pour aller suer en groupe au Comicket et mater les cosplayeuses les plus tordues déguisées en sailor-fuku Shimakaze avec string-patte de chameau.
Et quand on fait face à « cette » nouvelle Shimakaze ou à la production de manga historiques sur la guerre made in pop culture des années 2000, on est partagé entre l’hilarité vis-à-vis des nationalistes qui se retrouvent bien cons avec ces détournements capitalistes, et la consternation devant les masses abruties qui achètent ces reliques d’un mauvais goût absolu. L’effet kiss-cool made in Japan, ou tout peut devenir SUGOÏ KAWAÏ DESU NEE, même les batailles de chars (Girls und Panzer… Putain mais ils n’ont aucun respect ces mecs.).
Ou bien c’est vraiment, mais alors vraiment, un pays beaucoup, beaucoup trop exotique.
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Lexique super utile
Love Hina : boîte de Pandore contenant toute les illusions de la population otaku masculine au sujet de la gent féminine.
Koi no yokan : coup de foudre entre deux hypocrites/couilles molles.
Kogaru : aérogare à bite de teinte cuivrée.
Zerg : comme les Tyranides de Warhammer 40k
Tyranides : comme les Zerg de Starcraft.
Rush Zerg : stratégie ancestrale des joueurs de Zerg sur Starcraft, qui concrètement revient à aller en Inde, pisser sur une vache sacrée et hurler que l’on est Pakistanais. Effet Rush Zerg in your face 100% garanti.
Shimakaze : à l’ origine destroyer japonais de la Seconde Guerre Mondiale. Désormais pin-up lolicon en jupette et string tirée du jeu Kantaï Collection. Non là je ne déconne pas.